Le 28 novembre : Adios Bolivie ! Bom dia Brasil
Lundi, nous quittons San Jose de Chiquitos après y avoir passé un week-end très reposant dans le jardin au bord de la piscine. Mathieu en a profité pour visiter les terres agricoles des alentours. Apparemment, c’est très impressionnant, ils n’utilisent même pas d’engrais tellement la terre est bonne. Selon Pierre (le français qui habite la région), dans 10 ans, il n’y a plus de forêt ici !! Ah, l’agriculture. Chose étonnante, ce sont des étrangers qui investissent (argentins, chiliens…). Aujourd’hui plus de 50% de la production agricole est réalisée par les mennonites. Je n’en avais pas parlé dans le premier post concernant la région de San José. Il s’agit d’une communauté d’origine allemande qui fonctionne de manière très spéciale. Déjà, ils sont tous blonds et en salopette, les filles ont des tresses. Quand on les croise on se croirait dans La Petite Maison dans la prairie. Cela contraste déjà beaucoup avec le paysage local. De plus, ils ne parlent pas tous espagnol mais l’allemand ancien je crois. Ils sont vraiment à part dans la région et possèdent leur propre village mais ils participent pleinement à l’économie du pays.
Je ne sais pas si j’en ai déjà parlé mais la Bolivie fonctionne de manière très spéciale avec l’essence. En fait elle est subventionnée donc il y a un prix local (0,4 €/L de diesel) et un prix étranger (0,95€/L). Durant tout notre voyage nous avons réussi à toujours obtenir plus ou moins facilement le prix local, et étant donné que le prix de l’essence est à 1€/L environ au Brésil, nous avions rempli deux bidons de 40 L en Bolivie pour « économiser ». Lesdits bidons étaient donc à l’arrière quand nous avons quitté San José. 20 km avant la frontière, on se fait arrêter, normal, il y a souvent de péages et des militaires qui trainent.
Cette fois, chose étrange, ils nous demandent de descendre de la voiture et commencent à fouiller tranquillement. C’est assez désagréable comme impression. Même le sac à jouet d’Elouane a été regardé…. On ouvre la porte arrière et là…. Les 2 bidons bien en évidence leur sautent aux yeux. « Monsieur, il est interdit de transporter de l’essence en bidon à moins de 50 km de la frontière, vous commettez un délit, nous allons voir ce que nous allons faire avec vous ». Hum, hum…on a beau dire qu’on ne savait pas (ce qui est vrai), il nous répond que quand on visite un pays, on n’a qu’à se renseigner sur nos droits et devoirs avant…. Sympa ! En même temps, avec notre bac + 10 au total et nos 2 cerveaux bien ramollis par 4 mois de non réflexion, nous aurions pu nous douter que si il y a un prix local et un prix étranger ce n’est pas pour rien, il y a aussi une lutte contre la contrebande d’essence, ce qui est logique…
Bref, après 30 min de tergiversation, nous n’allons pas en prison et ils nous réquisitionnent juste nos 40 L de diesel + les bidons… Mathieu essaye de négocier et on lui répond qu’il peut les accompagner au poste s’il veut discuter. Heu… non ca va aller, on ne va pas pleurer pour 32 € de perdu (presque autant de bidon que d’essence !!).
Ensuite nous passons la frontière sans aucuns soucis. Bilan de nos passages de frontière :
- le pire : sens Brésil-Bolivie (5h)
- le plus facile : sens Bolivie-Brésil (1h30)
Avec notre retour au Brésil, nous quittons aussi les Andes et leur fraîcheur. Après des -5°C pendant la nuit, nous nous retrouvons avec facilement 30°C dans le 4x4 lors de notre première nuit dans le pays. En plus, nous entamons notre retour et nous avons décidé d’économiser et de dormir dans les stations services avec les camionneurs (très glamour comme ambiance !!). Mais au Brésil, étant donné qu’il y a beaucoup de transport en camions et donc de camionneurs, les stations sont super équipées : douches, restau… donc après avoir fait la diète de douche pendant un temps nous retrouvons nos 2 douches par jour indispensables avec une chaleur pareille !! Je redoute d’avance les 3500 km que nous avons à parcourir.
Heureusement, nous avons prévu un arrêt à Chapadao do Ceu où nous retrouvons avec plaisir Marcia et Alessandro et le petit havre de paix de l’auberge de jeunesse.
Cette après-midi nous reprenons la route, plus que 3000 km !!!!